Dans son travail, Pascale Klingelschmitt tente de répondre par des matières dures (comme la céramique et le verre) aux questions liées aux structures matérielles des organismes vivants, leur propriété, leur temporalité ou leur état de mutation dans le but de rendre palpable l’invisible.

Souvent elle appréhende et confronte les différents acteurs des règnes du vivant dans une relation combinatoire, ce qui l’amène également à traiter notre relation au corps. L’hybridation, la métamorphose ou l’entropie sont appréhendées et convoquent alors intrigue ou dégoût à l’instar d’un cabinet de curiosité. Pour révéler l’intimité du vivant, à l’interface de la physique et de la biologie, elle s’intéresse aux outils d’observation scientifiques des phénomènes physiques tels que la radiographie, le microscope ou encore l’imagerie médicale, jouant ainsi avec les singularités du micro et du macro.

Sa démarche se construit essentiellement autour d’installations ou de pièces uniques mettant en oeuvre trois médiums: la terre, le verre et la gravure.

La terre est le support privilégié de la notion de cycle véhiculée par le végétal ou l’humain.

Le verre s’impose dans la matérialisation de la transparence ou la circulation des flux.

La gravure serait un mode intermédiaire permettant le transfert de la terre au verre et répond par l’immédiateté quand les problématiques de profondeur et d’intimité sont soulevées (contrairement à la terre ou au verre qui nécessitent une mise en oeuvre beaucoup plus longue).

Son travail est volontairement peu coloré. L’empreinte est fréquemment utilisée comme procédé technique permettant la mise en relief de la blancheur utilisée comme une couleur à part entière.

Les matières sont utilisées pour révéler le caché, l’intériorité, l’intime ou le secret et tenter de les rendre palpable.