Atelier de céramique contemporaine
© photo : Dorian Rollin
ATELIER
De moulages en relevés d’empreintes, de gravure en tirage, de lumière en ombre ou encore d’opacité en transparence, les procédés utilisés dans l’atelier servent à montrer la nature comme vecteur d’expression du vivant, situer et repenser les acteurs dans des liens d’intimité et d’échange et tenter de rendre palpable l’invisible.
Dans mon travail, je tente de répondre par des matières dures (comme la céramique et le verre) à des questions liées aux structures matérielles des organismes vivants, leur propriété, leur temporalité ou leur état de mutation.
Souvent j’appréhende et confronte les différents acteurs des règnes du vivant dans une relation combinatoire, ce qui m’amène également à traiter notre relation au corps.
L’hybridation, la métamorphose ou l’entropie sont appréhendées et convoquent alors intrigue ou dégoût. Pour révéler l’intimité du vivant, les mouvements qui l’ animent à l’interface de la physique et de la biologie, je m’intéresse aux outils d’observation scientifiques des phénomènes physiques tels que la radiographie, le microscope ou encore l’imagerie médicale, jouant ainsi avec les singularités du micro et du macro.
Ma démarche se construit essentiellement autour d’installations ou de pièces uniques dans lesquelles , la collecte et une attention particulière aux matières, aux formes et aux phénomènes naturels nourrissent ma pratique. Les problématiques liées au changement climatique traversent nécessairement mon travail.
L’atelier est ce lieu, par essence d’expérimentation, d’errances, de doutes et de recherches.
LA TERRE
Matière de prédilection; c’est celle qui me rattache à mes origines rurales dans un rapprochement avec le monde agricole.
La dimension qui m’intéresse est la matière organique et végétale, celle qui génère la vie. Sa fonction symbolique contient la notion de cycle et sous entend forcément aussi des énergies mortifiées, des étrangetés ou de nombreuses métamorphoses et transformations.
LE VERRE
Le verre s’impose dans la matérialisation de la transparence ou la circulation des flux. Volontairement incolore, la pâte de verre dans sa mise en œuvre traduit une technicité autour du vide et du plein.
LA GRAVURE
Graver comme laisser une marque qui n’est pas effaçable; l’acte premier, la trace directe laissée dans la matière, celle qui nous rapproche de l’empreinte dans sa dimension originelle qui prend sa source aux confins de l’histoire de l’humanité, là où l’animal devient homme. Aller dans les profondeurs, creuser, comme on travaille la terre, comme on trace un sillon pour l’agriculteur. Ma pratique de la gravure reste intimement liée à ce médium. La gravure désire, c’est à dire au sens premier, regrette une absence. Entre matrice et « fantôme », au cœur de l’empreinte, le sillon serait la trace de la mémoire.